La métacognition : un véritable atout pour l’apprentissage

Par Publié le : 15 octobre 2024

Nous sollicitons tous la métacognition au quotidien, souvent sans en avoir pleinement conscience, et la développer est l’une des meilleures façons d’enrichir la qualité de nos apprentissages. Introduite dans les années 1970 par le psychologue américain John H. Flavell, cette notion a depuis été approfondie par de nombreux chercheurs, et ses principes sont toujours d’actualité. Selon Flavell*, la métacognition désigne les connaissances du sujet sur ses propres processus et produits cognitifs, et renvoie au contrôle actif, à la régulation et à l’orchestration de ces processus. D’autres universitaires ont après lui exploré la notion et enrichi sa compréhension et ses applications. Voici dix points clés pour mieux comprendre cette faculté essentielle pour optimiser vos apprentissages.

  1. Au-delà de la cognition. La « cognition » renvoie à l’ensemble des processus relatifs à nos facultés mentales que sont l’attention, la mémorisation, le raisonnement, la conceptualisation, etc. Elle nous permet d’acquérir des informations sur notre environnement et de les traiter pour guider notre comportement. Le préfixe « méta », qui signifie « au-delà de », évoque aussi la réflexion, la participation, la succession et le changement.
  2. Une conscience active. À la différence de la cognition, les processus qu’implique la métacognition sont conscients et souvent contrôlés. C’est une forme de réflexion sur notre façon de penser, d’apprendre et résoudre des problèmes (Yzerbyt, Lories et Dardenne, 1998).
  3. Plus qu’une action sur la cognition. La métacognition n’est pas simplement une action effectuée sur la cognition, mais plutôt un processus réflexif, qu’il soit exprimé verbalement ou non, qui se déclenche au moment où l’apprenant perçoit une situation comme un défi à résoudre. Ce processus implique aussi de donner du sens à l’environnement ou au problème auquel on est confronté.
  4. Pas que rationnel. Comme la cognition toutefois, la métacognition n’implique pas uniquement nos facultés mentales dites « rationnelles », mais également notre motivation et nos émotions. Ces éléments influencent directement notre manière d’aborder nos apprentissages et nos réflexions.
  5. Repérer erreurs et réussites. La métacognition nous permet de détecter nos erreurs, d’analyser nos succès, et de comprendre les raisons sous-jacentes de nos réussites ou de nos échecs. C’est une clé essentielle pour progresser.
  6. Un développement continu. Si la métacognition commence à se développer dès l’enfance, elle peut être renforcée tout au long de la vie. Il n’est jamais trop tard pour travailler cette capacité.
  7. Essentielle pour les apprentissages complexes. Dès que l’on tente d’apprendre quelque chose de nouveau qui dépasse le simple automatisme, notre métacognition est mobilisée. Cela se produit dans toute tâche qui nécessite de la planification ou une évaluation réflexive de soi-même.
  8. Métacognition et tâches concrètes. La métacognition ne concerne pas uniquement des tâches abstraites. Elle s’applique aussi aux activités plus « manuelles ». Par exemple, assembler un meuble en kit nécessite de réactiver des connaissances antérieures, d’organiser le processus et de planifier les actions nécessaires pour réussir à atteindre l’objectif final.
  9. Nuance à connaître. Bien que la métacognition soit parfois associée à la notion « d’apprendre à apprendre », il est plus juste de la résumer par un ensemble de « cognitions sur nos cognitions » ou par la « connaissance de nos propres processus cognitifs ».
  10. Un levier pour l’autonomie et la réussite. En développant vos compétences métacognitives, il est possible d’améliorer la qualité de vos apprentissages, ainsi que votre autonomie en tant qu’apprenants. Ces deux compétences sont indispensables pour réussir en autoformation et en apprentissage en ligne, où l’autodiscipline et la capacité à gérer son propre apprentissage sont de mise.

La métacognition est une capacité clé pour optimiser l’efficacité de vos apprentissages, car elle aide à mieux comprendre vos processus mentaux, à identifier vos erreurs et à ajuster vos stratégies d’apprentissage. En travailler cette compétence, vous vous donnez les moyens de devenir un apprenant plus autonome et plus performant.

*Flavell cité par Doly, 1997.

À propos de l'auteur : Catherine Meilleur

Catherine Meilleur possède plus de 15 ans d’expérience en recherche et en rédaction. Ayant travaillé comme journaliste, vulgarisatrice scientifique et conceptrice pédagogique, elle s’intéresse à tout ce qui touche l’apprentissage : de la psychopédagogie aux neurosciences, en passant par les dernières innovations qui peuvent servir les apprenants, telles que la réalité virtuelle et augmentée. Elle se passionne aussi pour les questions liées à l’avenir de l’éducation à l’heure où se pointe une véritable révolution, propulsée par le numérique et l’intelligence artificielle.

Partagez cet article, choisissez votre réseau social!